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Gosselin - De l’actualisation de l’enseignant en arts plastiques

RÉSUMÉ PAR SIMON GAUVREAU

RÉSUMÉ

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Qu’on se le dise, la vocation d’enseignant spécialisé en arts plastiques est très exigeante. Certains en sont ainsi à regretter cette époque bénite où ils avaient le temps de s’abandonner à l’épiphanie artistique. Pourtant, force est de constater que d’autres trouvent en leurs fonctions professionnelles une source de contentement constamment renouvelée et qui serait intéressante  à élucider, car vécue en tant que forme de création.

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Avant de devenir professeur d’arts plastiques, on est souvent artiste. Tout un chacun y trouve une remarquable façon de se sentir vivant, une existence artistique productive conduisant de par des processus unificateurs à ce qui serait défini comme étant une «actualisation de la personne». Cette mise à jour de soi-même témoigne directement ou indirectement d’un amour de la vie dont la manifestation la plus visible reste la production de « traces ».  

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L’étincelle initiatrice relève d’une émotion, de cette fameuse sensibilité qui prend ici une importance dans l’avènement de subjectivités qu’un artiste, de par le jeu de miroir de sa création, veut mettre à jour. Vient ensuite la mobilisation des ressources conceptuelles nécessaires à la mise en chantier d’un projet. L’élaboration d’une œuvre nous embarque en son sein. Salvador Dali aura beau dire que « quand vous faites de la peinture, pensez toujours à autre chose », il n’empêche que l’artiste est affecté à ce qu’il fait et que beaucoup de ses facultés sont sollicitées.

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Cependant, ce processus d’actualisation de soi n’est que momentané et jamais complet, ce qui nous pousse sans cesse à vouloir recommencer, tenter de saisir l’insaisissable, frôler l’infini du bout des doigts. C’est une remise à jour constante dont les différentes étapes, y compris le processus de distanciation, ont maille à partir d’un tout.

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Les pédagogues feraient bien d’en prendre de la graine. Monter et enseigner un programme d’arts plastiques à l’école peut être vécue en tant que processus d’actualisation  de soi puisse qu’il mobiliserait de la même façon et pour qui en a la volonté les ressources subjectives et conceptuelles investies dans la création artistique au bénéfice de tous.

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 L’élaboration de la présentation d’un projet aux élèves serait en lui-même assez révélatrice : il faut concevoir des prototypes, planifier des projections d’images, faire preuve d’originalité dans la façon de présenter le projet aux élèves de manière à les accrocher. Plusieurs voies sont possibles. On n’a pas toujours besoin de chercher midi à quatorze heures et ce peut être audacieux de tirer profit d’une situation cocasse ou familière, d’un rêve qu’on a fait ou d’une idée qui n’était pas là où on l’attendait.

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L’enseignant peut enfin considérer ses groupes en tant que source de motivation, car les interactions sociales et les échanges amicaux qui en jaillissent sont particuliers et constituent un outil de développement cognitif non négligeable. Une grande attention doit être portée aux aspects sociaux affectifs propres à la création artistique, dans l’optique d’une construction sociale des élèves qui les aidera à devenir de meilleurs adultes.

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Le texte de Pierre Gosselin ressemble un peu à une «recette du bonheur pour enseignant ayant des regrets». C’est un peu tiré par les cheveux, mais à quelques égards c’est l’impression que ça me donne. L’enseignement est plus qu’un travail, c’est une vocation. Bien sûr qu’il y a des sacrifices à faire et je crois que pour occuper ces fonctions il faut aimer la vie, les gens et ne pas avoir peur de mener une existence productive. Nous avons la chance de vivre dans un pays où chacun a la liberté de choisir sa vocation et peut-être la société se porterait-elle mieux si tous choisissaient par amour plutôt que par l’appât du gain ?

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